Rentrée sociale: les syndicats préparent la mobilisation sur plusieurs fronts

Publié le par intersyndicale

Plusieurs fers au feu. Après la trêve estivale, les syndicats travaillent à la préparation d'une rentrée sociale "offensive" contre la politique du gouvernement. Quatre journées d'action sont déjà prévues entre le 11 septembre et le 19 octobre.

Les syndicats de La Poste, qui dénoncent le projet d'ouverture du capital de l'entreprise et sa transformation en société anonyme, et ceux de l'Education opposés notamment aux milliers de suppressions de postes décidées par le gouvernement, sont à la tête de la contestation.

Dès le 26 août, les syndicats de l'Education ont ainsi appelé à une première journée de mobilisation pour le 11 septembre "contre la politique éducative du gouvernement", avec des actions diversifiées en fonction des départements.

Une manière de "tester le moral des troupes", en vue d'une éventuelle grève et dans l'attente de la manifestation nationale unitaire d'ores et déjà prévue à Paris le dimanche 19 octobre.

Dans un communiqué commun diffusé jeudi, les principaux syndicats de l'Education, la FCPE (parents d'élèves de l'enseignement public) ou encore l'UNL (lycéens) et l'UNEF (étudiants) dénoncent le "spectacle d'une politique gouvernementale qui, au-delà des habillages, ne voit dans l'éducation qu'un moyen d'économiser".

Les signataires dénoncent les 11.200 suppressions de postes de cette rentrée 2008 et les 13.500 suppressions programmées pour 2009, soit, selon eux, "dans le cadre triennal dans lequel ce budget s'inscrit, plus de 40.000 postes promis à disparition sur les trois ans".

"Tout n'est sans doute pas question que de postes en matière éducative, mais nous affirmons que rien ne pourra se faire dans cet acharnement d'un 'toujours moins de postes'! Rien ne pourra davantage se faire avec des réformes à marche forcée encore moins lorsqu'elles aboutissent à de vraies régressions", martèlent ces organisations, avec l'objectif de mobiliser non seulement les personnels de l'Education, mais également "citoyens et élus".

De leur côté, les syndicats de La Poste, dans une rare démarche unitaire, ont donné mardi le coup d'envoi d'une série d'actions contre le projet annoncé par le PDG du groupe Jean-Paul Bailly, dans lequel ils voient un "premier pas vers une privatisation"

Pétition nationale, mobilisation des élus et des partis politiques -essentiellement à gauche- et préparation d'un référendum, démarche permise par la réforme de la Constitution, figurent dans la panoplie d'actions dévoilée par l'intersyndicale CGT, FO, CFDT, CFTC, Sud et CGC.

Les syndicats appellent également les quelques 280.000 postiers à une journée nationale de grève le 23 septembre avec des manifestations dans toute la France et ont déjà annoncé qu'ils se réuniraient dès le lendemain, 24 septembre, pour décider des suites.

Autre initiative, six organisations syndicales (CGT, CFDT, CGC, FSU, UNSA et Solidaires) ont décidé jeudi de lancer un appel unitaire à des "mobilisations d'ampleur dans tout le pays" pour le 7 octobre, à l'occasion de la Journée mondiale pour le travail décent organisée par la Confédération syndicale internationale (CSI).

Les fédérations de fonctionnaires -qui dénoncent notamment les suppressions de postes dans la Fonction publique et exigent depuis plusieurs mois l'ouverture de négociations salariales- ont prévu de se réunir mercredi prochain pour discuter de leur éventuelle participation à cette journée.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault souhaite "des appels à la grève" et des manifestations, avec pour revendications "le travail décent", mais aussi "les salaires, les emplois stables ou la protection sociale".

Mais cette proposition ne fait pas l'unanimité. FO s'en est déjà démarquée, craignant de voir l'initiative internationale devenir un "fourre-tout à connotation franco-française". Son secrétaire général Jean-Claude Mailly estime qu'une action interprofessionnelle est "nécessaire", mais "pas ce jour-là".

Son organisation se contentera donc d'appeler au "meeting-concert" international prévu place du Trocadéro, mais ne "s'associera pas à d'autres initiatives dans les départements".

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