En congrès, Solidaires veut se poser en alternative aux grands syndicats

Publié le par l'archiviste

L'union syndicale Solidaires, qui comprend notamment les syndicats Sud, a affirmé mardi lors de son congrès représenter une alternative aux grandes centrales syndicales, particulièrement CGT et CFDT, accusées de "composer" avec le gouvernement.

"Le syndicalisme a une responsabilité écrasante face à ce gouvernement. En termes de mobilisation, mais aussi en termes de bataille idéologique face à cette droite décomplexée", a déclaré la porte-parole Annick Coupé dans son discours d'ouverture.

"Certaines (organisations syndicales) cherchent d'abord à composer avec ce gouvernement et continuent à vouloir accompagner les réformes, même si elles sont porteuses de reculs sociaux", a-t-elle déploré.

Face à ces organisations, "il s'agit de rendre crédible notre projet syndical et l'idée qu'il y a des alternatives possibles", a-t-elle insisté.

"Il est temps que le mouvement syndical se ressaisisse et donne enfin des perspectives de mobilisation générale" face au "projet de destruction sociale généralisée" mené par le gouvernement.

La responsable de l'union syndicale (43 fédérations et syndicats) a justifié par ce contexte le choix de se joindre à la CGT et la CFDT pour la journée d'action du 17 juin contre les projets de réforme des retraites et de la loi sur les 35 heures.

Solidaires est une des seules organisations syndicales, avec la FSU, à avoir rejoint l'appel à la mobilisation. FO, la CFTC, la CFE-CGC et l'Unsa (syndicats autonomes) ont annoncé lundi qu'elles ne participeraient pas.

"Même si nous avons souhaité qu'il y ait une convergence plus importante, il nous semble impossible d'être absent sur un appel interprofessionnel à la grève" le 17 juin, a-t-elle expliqué.

Annick Coupé n'a toutefois pas manqué de rappeler que CGT et CFDT ont posé des obstacles, dans la "position commune" signée avec le Medef et la CGPME, à la représentativité de Solidaires, qui ne figure pas actuellement dans le club des cinq centrales reconnues au plan interprofessionnel (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC).

Le projet de loi réformant les règles de la représentativité des syndicats, qui reprend sur ce volet la "position commune", n'assure pas à Solidaires d'acquérir une place dans le jeu de la négociation sociale.

"Tout est fait comme si le patronat, le gouvernement et certaines centrales souhaitaient recomposer le paysage syndical par en haut, selon un schéma qui vise à marginaliser le syndicalisme de luttes et à favoriser un syndicalisme de plus en plus institutionnalisé", a estimé Mme Coupé.

"Solidaires est à un tournant, on n'a pas le choix: grandir ou être marginalisé, voire disparaître", a souligné peu après Laurent Gathier, du Syndicat national unifié des impôts (SNUI), à la tribune du congrès.

Face à cette impasse de représentativité institutionnelle, "assumons ce que nous sommes, sortons du +anti-autres organisations syndicales+, soyons d'abord pro-Solidaires", a-t-il ajouté.

Certains délégués ont reconnu la "faiblesse de revendications en matière d'emploi, de salaires, de conditions de travail, de souffrance au travail" (Solidaires-douanes), et d'autres ont souligné la nécessité de se développer sur "deux jambes, celle du public et celle du privé" (Sud-PTT).

La plate-forme revendicative de Solidaires sera discutée et votée lors des deux journées suivantes du congrès, mercredi et jeudi.
 





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