Le Smic devrait augmenter plus vite que prévu...
Un coup de pouce pour le SMIC en 2008
Une bonne nouvelle, si l’on veut. Cette revalorisation en deux temps, ce n’est en fait que la conséquence de l’accélération de l’inflation. Le Code du travail prévoit que dès que les prix ont augmenté de 2% par rapport à l’indice de mai, le Smic doit être relevé. Ce sera le cas en mars. On l’apprendra en avril. Le SMIC sera donc relevé en mai. C’est la première fois depuis plus de dix ans que ce mécanisme se déclenche, que les Smicards bénéficieront donc d’une première augmentation en mai. Il y aura après un nouvel ajustement, traditionnel, le 1er juillet, avec le débat, traditionnel lui aussi, sur un éventuel coup de pouce supplémentaire. L’an dernier, Nicolas Sarkozy s’y était refusé. Malgré les revendications sur le pouvoir d’achat, il est peu probable qu’il cède cette fois-ci. Ces coups de pouce ont un effet pervers : ils conduisent à une smicardisation de notre société, à une augmentation du nombre de salariés payés au SMIC, 8,44 euros brut de l’heure aujourd’hui. De fait, cette smicardisation s’est ralentie, le mouvement s’est même inversé. Les salariés payés au SMIC, c’était plus de 16% des salariés français il y a deux ans, c’est moins de 15% aujourd’hui.
La suppression du SMIC, souhaitée un temps par une partie de la droite, plus personne ne la revendique. Il y a même d’une manière générale en Europe une véritable réhabilitation du salaire minimum. En Angleterre, tout montre que la création d’un SMIC, à un niveau très bas il est vrai, n’a pas été un frein à l’emploi. En Allemagne, son introduction chez les cheminots a ouvert un vaste débat sur sa généralisation. En France, il n’est plus guère question effectivement de le supprimer. Une réforme est en revanche en cours de préparation. C’est que, dans sa formule actuelle, le SMIC a trois inconvénients au moins. Un, il y a encore des salariés français, dans certaines branches, qui sont payés en dessous du SMIC. Des sanctions sont envisagées, la suppression de certains allégements de charges notamment. Deux, sa fixation du reste une affaire très politique. Pour la dépolitiser, une nouvelle formule automatique va être mise au point. Trois. La date de sa revalorisation, le 1er juillet, n’est pas la meilleure. Elle ne peut être prise en compte dans les négociations salariales annuelles. D’où l’idée, dès 2009, d’une revalorisation qui interviendrait... au 1er janvier de chaque année.1er mai, 1er juillet, 1er janvier 2009. En moins d’un an, le SMIC pourrait donc, cette fois-ci, être revalorisé trois fois !
